Bien avant l'arrivé des colons britanniques en 1796, le territoire des monts Iwokrama n'était déjà plus si vierge et inexploré. En effet des pétroglyphes datant de 5000 à 7000 av. JC. y ont été découverts. Ce territoire ne se nommait d'ailleurs pas comme ça à l'époque. C'est lors d'une confrontation avec le peuple rival des Karibs, que les Macushis se sont réfugiés dans les monts surplombant la vallée et leurs ont donné le nom "Iwokrama" qui signifie "refuge" dans leur langue. Cependant ces montagnes n'ont jamais été habité mais servaient plutôt de zones de chasse et de cueillette pour les habitants des villages des savanes humides du Rupununi, au Sud du plateau. Depuis l'institution de la réserve, un projet de développement local basé notamment sur une exploitation raisonnée des ressources de bois et la valorisation du tourisme y a été lancé. Le centre de recherche d'Iwokrama (IIC) qui dirige le projet travail en collaboration avec une vingtaine de communautés locales qui forment l'organisation of the North Rupununi District Development Board (NRDDB). A travers l'Iwokrama Act de 1996, les droits des populations indigènes et leur accès aux ressources de la forêt sont protégés. Elles ont le droit d'y chasser selon des cotas fixer en concertation avec l'IIC. Les populations participent également aux activités de développement durable comme l’accueil des touristes, l'encadrement des expéditions scientifiques comme celle d'Opération Wallacea, et aux décisions concernant la planification des coupes. C'est donc un partenariat d'égal à égal qu'entretien le centre d'Iwokrama avec les communautés locales. Les chercheurs peuvent profiter des connaissances et savoirs-faire des Macushis et en échange ceux-ci participent à la conservation d'espaces naturels dans lesquels ils évoluent depuis des temps ancestraux. Le seule challenge est la présence de la route qui traverse la réserve et les terres Macushis de part en part. Cette route fait la liaison avec l'Amazonie et le gouvernement du Guyana voulait s'en servir pour développer les échanges. Heureusement les autochtones on acquis ça gestion. Sydney Alliko, leader amérindien du village Sarama explique que "nous souhaitons contrôler l’utilisation de la piste et son impact : la route est là, utilisons la route, mais ne laissons pas la route se servir de nous". En effet, même si les garimpeiros (chercheurs d'or clandestins) ont déserté le pays après l'interdiction du mercure en 2016, les braconniers sont encore présents et l'élargissement de la route leur permettrait de pénétrer plus facilement dans la forêt pour développer leur trafic.
L'expédition à laquelle je vais participer avec Opération Wallacea se focalise en particulier sur l'impact de la foresterie durable sur les communautés animales. Le protocole d'étude de cet impact est expliqué dans la catégorie Mon projet. Ici je dresse un rapide aperçu de la méthode d'exploitation utilisée et de comment celle-ci entend diminuer au maximum la destruction de l'écosystème et le dérangements des espèces tout en garantissant une production et un système économiquement viable pour les populations.
La phase I du projet qui consistait à mener des opérations de recherche sur la dynamique de la structure forestière pour connaître au mieux l'écosystème s'est achevée en 2013. Grâce à l'expérience accumulée, les activités de gestion forestière de la phase II du projet ont pu débuter en 2014. La compagnie FML (Farfan and Mendes Limited) a signé un contrat de 5 ans avec les gestionnaires de la réserve pour mener des coupes sélectives sur 1800 ha (seulement 0,5% de la superficie total de celle-ci). 2019 représente donc la dernière année d'expérimentation du modèle. Les forestiers travaillent seulement à la tronçonneuse et sans véhicule destructeur des sols et des jeunes tiges. Ils ne prélèvent que 1% des arbres soit l'équivalent de 5% du volume de production primaire. Leur objectif est de garantir une productivité durable de la forêt en favorisant les cycles de régénérations naturels de plus de 60 ans et en préservant une diversité d'essences et de catégories d'âges.

Opération Wallacea compare donc la biodiversité de zones en gestion forestière avec la biodiversité de zones vierges pour quantifier l'impact de ces pratiques sur la diversité des espèces animales, cibler les espèces vulnérables ou clés de voûtes qui pourraient être menacées par ces pratiques et ainsi orienter les gestionnaires dans leurs décisions concernant l'avenir du projet de développement.

Depuis Octobre 2016 les zones de coupes d'Iwokrama sont labellisées FSC (Forest Stewardship Council), un label de qualité bien plus fiable que le label PEFC, quand on voit que celui-c est capable de certifié un parking de supermarché voir une centrale nucléaire par négligence des dossiers présentés (cf Cash Investigation).